mercredi 1 juin 2011

L'Ecole de Barbizon



 L’Ecole de Barbizon (ou l’Ecole de 1830).
Prodome du Mouvement Impressionniste qui allait suivre, la peinture des artistes de Barbizon effaça la tradition du paysage historique réalisé auparavant en atelier. Devant la venue de la mécanisation, et comme pour oublier l’essor des grandes villes dont la nouvelle dimension inhumaine nuisait à leur sérénité de créateurs, les peintres s’évadèrent de la civilisation qui les cernait, pour mieux puiser à la source de la vie, à savoir la nature.
Se référant au paysage hollandais du 17ème siècle, les peintres de Barbizon se laissèrent également inspirer par la vigueur de la peinture paysagiste anglaise de Constable ou Bonington, pour créer des compositions dont la sensibilité esthétique exprimait une emprunte romantique induite par la charge émotionnelle figurant dans le tableau.
Précurseurs des Impressionnistes, les peintres de Barbizon, Jean-François Millet (1814-1875), Théodore Rousseau (1812-1867), Charles Daubigny (1817-1878), Constant Troyon (1810-1865), Narcisse Virgile Diaz de la Pena (1807-1876), auxquels se joignirent parfois Gustave Courbet (1819-1877), et Camille Corot (1796-1875), exécutaient leurs esquisses en plein air, pour « voler des morceaux de nature », avant de réaliser l’accomplissement des tableaux dans leur atelier, en perpétuant la technique rigoureuse des couches picturales superposées avec patiente et application.
Les variations de la lumière, du climat, ou de la topographie de l’environnement inspirèrent alors ces artistes qui souhaitaient se démarquer de la peinture académique enseignée aux Beaux-Arts, et réalisée exclusivement en intérieur. Par une touche libre parfois, ils surent traduire une émotion, tandis que certains de leurs empâtements colorés restituaient la lumière perçue par leur regard curieux à l’égard de cette nature dans laquelle ils découvraient que la beauté de l’univers pouvait s’avérer variable, étonnante, ou vagabonde, comme peut l’être parfois la pensée de l’homme.
A la beauté idéalisée des paysages classiques que l’Académie prônait depuis toujours, les peintres de Barbizon répondirent par la beauté accidentelle et imprévisible dépendant des fluctuations du temps, ou par la beauté singulière des souffrances du travailleur de la terre.
A Paris, les musées du Louvre et d’Orsay offrent aujourd’hui au grand public un florilège d’œuvres significatives de tous ces artistes. Près de Fontainebleau le village de Barbizon propose, dans la conservation du souvenir de ces peintres, une agréable découverte des lieux de production de cette peinture.

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